By / 8th mars, 2009 / Uncategorized / Off

Chers clients,

Sans vraiment généraliser, la Place de l’Horloge regorge de nombreux restaurants, souvent pièges à touristes, qu’il vaut mieux éviter. Néanmoins, en passant par hasard devant l’un d’eux, je fus interpellé par le menu. Des prix corrects, une carte alléchante, il va falloir que je teste !

Je m’y rends le soir même, sans réservation. Sur le trajet, un vent de tous les diables, spécialité Avignonnaise, me glace le corps. Je m’empresse donc d’entrer dans le restaurant en ayant préalablement remarqué les nombreux pieds de vigne – déposés dans des bacs à fleurs revisités – délimitant la terrasse estivale. Il n’y pas foule ce soir là mais j’aime autant, cela me permettra d’étudier mon menu et faire des photos à mon aise.

Il faut savoir que Les Domaines est un restaurant orienté sur le vin. A chaque plat figurant à la carte sont conseillés deux verres, en supplément. Un accord étudié qui permet de guider le client, bien souvent démuni face à un choix pouvant être large et complexe.

Le serveur aux allures de sommelier, normal me direz-vous, me place et m’apporte la carte. On note tout de suite que la salle a été récemment rénovée, pas la moindre trace d’usure, c’est propre et bien agencé. Les murs, blancs, sont décorés par des grappes de raisin et feuilles de vignes. Ayant déjà une idée bien définie sur mon repas du soir, je n’ai pas besoin de consulter la carte et patiente de longs instants avant que l’on prenne ma commande.

L’attente aurait pu être gênante, mais le restaurant a eu l’ingénieuse idée de projeter des films nous racontant le vin, son histoire, sa confection, et nous donnent plein d’informations et astuces quant à sa préparation, son service, et même sa façon de le déguster. Pour tout vous dire, j’ai fait 2 années d’oenologie, et les bases ne me sont pas inconnues. Néanmoins, le film est bien fait et j’ai appris tout un tas de choses que j’ignorais.

Bref sans en faire un cours magistral, c’est simple, ludique et surtout cela permet de patienter ! Ah le serveur revient, passons commande !

Un pichet d’eau et du pain me sont portés. L’eau est en fait servie dans une bouteille de Tavel (vin rosé bien connu dans la région) et le pain, dans une jolie corbeille en fer. Pour une personne, j’ai eu droit à quatre petits pains, de variétés différentes. Sûrement pré-cuits, et réchauffés en dernière minute, mais quand même goûteux.

En entrée, je retiens le croustillant de chèvre au miel. Une salade accommodée de pignons de pin, et jonchée de gressins l’accompagne. L’assiette est bien dressée, et servie rapidement. Je regrette tout de même que le croustillant ne l’ait pas été un peu plus. Le chèvre et le miel ont eu tendance à ramollir un peu la feuille de brick. Le goût est quand même très bien équilibré, et les morceaux de pommes, ajoutés à la préparation, donnent à ce plat une rondeur exquise. Le vin suggéré et choisi, un Lirac rouge AOC Côtes du Rhône Méridionales, se marie très bien avec le chèvre et permet d’adoucir l’acidité de la pomme.

Après avoir terminé, je suis vite débarrassé et le plat suivant ne se fait pas attendre. Un magret de canard laqué aux 5 épices a eu raison de mon choix. Lors de mes visites gourmandes, j’essaie autant que possible de varier les plats, mais quand il s’agit de canard, il est très dur pour moi d’en faire l’impasse ! L’assiette arrive, et là… angoisse. Il ne fait aucunement mention sur la carte de la copieuse Polenta qui sert de garniture au magret. Non pas que je n’aime pas la Polenta, mais j’avoue ne pas en être un grand amateur et la trouve souvent mal préparée. La dose servie me laisse présager qu’elle retournera presque intacte en cuisine.

C’est aussi pour ça que j’aime tester des restaurants, des cartes, des plats classiques ou plus originaux. J’aime être surpris, être conquis. J’aime quand mes préjugés sont bousculés, et là… bingo ! La Polenta était sublime ! Le magret, ou plutôt demi magret (et c’est là le seul défaut du plat) était purement succulent. Comme vous le savez, la cuisson des viandes est demandée lors de la prise de commande par le serveur. Un magret de canard, de par sa préparation, n’a vraiment aucun intérêt à être bleu, ou bien cuit. La cuisson idéale se situe entre « saignant » et « à point ». Et comme trop rarement, cette fois, ce fut parfait. Le canard a été bien doré sur sa peau, puis le jus de cuisson, débarrassé de son gras, a été déglacé au miel avec gingembre, cannelle, et clous de girofle. Cette sauce, dans laquelle j’ai pu tremper la Polenta, était simplement divine. Des tomates cerise s’ajoutent au plat mais ont plus une importance esthétique que gustative. Du vert, du jaune, du rouge, un plat bien réussi agrémenté d’un excellent verre de Vacqueyras.

Une fois mon assiette bien « nettoyée », arrive le moelleux au chocolat. Incontournable dessert de tout restaurant qui se respecte, j’y ai cédé à nouveau en raison de sa préparation incluant du caramel salé. Présentation sobre, le moelleux était un peu froid, et pas assez coulant. C’est vraiment dommage d’autant que le caramel était bon, et la crème anglaise bien faite. Il manque un peu d’explosivité au dessert. L’assiette semble un peu vide et disproportionnée. Le moelleux apparait comme plus petit que le verre de crème anglaise. A lui seul, il coute quand même 7 euros.

L’addition est présentée : 39 euros entrée, plat, dessert, avec deux verres de vin. Compte tenu de l’emplacement du restaurant sur la place de l’horloge, proche de l’Opéra et du Palais des Papes; compte tenu des produits utilisés et du vin servi, le rapport qualité prix est plus qu’honnête. Les Domaines, une très bonne adresse donc, que l’Avignon Hotel Monclar vous recommande chaudement.

Bon appétit !

F.CLOTA

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